Quel était ton sentiment après ta victoire sur le 80 km de l’EcoTrail Paris 2018 ?
J’étais très fier bien-entendu, car c’était ma 1ère participation, qui plus est, sur un format un peu inhabituel pour moi, qui me fait sortir de ma zone de confort. De plus, c’était un pari osé en pleine saison de cross court. Le grand écart avec le France de cross court (4km), 6 jours avant, mais c’était aussi cela qui était grisant… Par contre, j’ai fini lessivé, physiquement, car il y a quand même 6h de course, mais surtout nerveusement, avec des conditions extrêmes pour le lieu et la saison ; ainsi que par les soucis de balisage et de quelques incidents ou faits de course. J’ai bien cru ne jamais voir la Tour Eiffel, mais heureusement, la victoire a gommé rapidement ces petits tracas.
Comment t’es-tu préparé à cette course ?
Justement, comme j’étais en pleine saison de cross court, et que je prends beaucoup de plaisir dans les labours…je dirais que ma prépa ne fût pas très studieuse. Dans le milieu on appelle ça du « bricolage », avec seulement 3 sorties longues. C’est plutôt light pour un 80km, mais ces quelques sorties effectuées en revanche à un rythme soutenu, m’ont permis malgré tout, de bonifier mon capital confiance.
Que peux-tu conseiller aux personnes qui vont participer à l’édition 2022 ?
De regarder la météo !
Que t’inspire cette course ?
Je la trouve plutôt décalée, car en plein Paris, et à la fois, avec 90% de chemin ! Donc, même si sur le papier, je le savais, c’est assez surprenant. L’arrivée au 1er étage de la Tour Eiffel est incontestablement un grand moment ; la dame de fer impressionne !
Pour quelqu’un qui participe à son 1er trail, quels conseils pourrais-tu donner pour ce genre de profile ?
C’est un profil plutôt roulant, donc il faut orienter la préparation sur un modèle un peu typé marathon, avec des séances rapides, du seuil roulant. Néanmoins, il y a beaucoup de relances et de petites montées sèches, donc une sortie longue par semaine avec tout de même un peu de dénivelé, permettra d’encaisser musculairement sur la longueur.
Nous sommes en préparation de l’événement, quels types d’exercices faut-il privilégier pour les entraînements ?
Pour ma part je conserve une sortie longue par semaine, jusqu’à J-2 semaines de l’événement, mais également une séance de VMA courte. Dans les 2 dernières semaines, il faut commencer à faire du jus, donc le volume général se réduit, mais je conserve toujours du travail de qualité (renfo, musculation légère...), et d’intensité afin de ne pas endormir le corps avec trop d’inactivité.
Si on parle équipement, tu portais des manchons de compression lors de ta victoire. Qu’est-ce que cela t’apporte ?
L’intérêt premier des manchons en course, est de limiter grâce à la compression, la casse musculaire sur ce genre d’épreuve assez longue, et qui, par conséquent évite souvent l’apparition de crampes musculaires.
Et finalement, au vu des conditions météorologiques de 2018, je dois dire, qu’avoir les mollets un peu couverts, n’était pas désagréable !
Nous sommes dans la dernière semaine, quels sont les conseils que tu peux donner ?
80km c'est long, donc effectuer une bonne recharge glucidique en ce début de semaine me paraît primordial. Bien entendu, il faut également alléger l'entraînement en termes de volume, mais garder quelques rappels d'intensité afin d'éviter au corps de s'endormir et d'avoir les jambes "molles" le jour J.
Aura-t-on la chance de te revoir au départ de cette course ?
Il est vrai que depuis ma victoire ; entre la pandémie, et ma blessure, les planètes n'ont pas voulu s'aligner...
Mais je l'espère en effet, car le parcours ainsi que le concept du "Paris" quasi sans voir le bitume, sont sympa ; j'aurais juste voulu courir avec des conditions météo plus propices, afin d'apprécier davantage l'aventure... une arrivée à la Tour Eiffel sous la neige, c'est bien, mais avec un ciel étoilé, ça peut être pas mal également !
Comment tu vas personnellement ?
Je viens de vivre une période très compliquée, avec un syndrome qu'il a été difficile d'identifier au début... puis, il y a eu les soins, une première opération en janvier 2021, des protocoles de guérisons, et qui finalement, ont débouché de nouveau sur une double intervention chirurgicale, en ce début d'année 2022... Et le tout, bien ralenti par le contexte de crise sanitaire que l'on connaît !
Bref, après un an et de mi éloigné de mes baskets. Heureusement, que j'ai pu malgré tout me divertir avec quelques dossards en vélo, j'espère enfin, voir le bout du tunnel...
Il me reste encore un peu de convalescence et de rééducation, mais si le problème est résolu, la suite ne sera que du bonheur !