La découverte des bois et forêts du Sud Ouest parisien et un finish incroyable au premier étage de la tour Eiffel, nous avons tout simplement de la chance que cette épreuve / aventure existe.
Personnellement, je vois le 80km de l'EcoTrail Paris comme une épreuve assez dificile. C'est un exercice mental et physique qui est proposé, du fait d'un terrain très roulant, courable sur presque 100% du parcours. Il est possible d'avoir un très bon rythme tout au long du tracé et pouvoir "envoyer" sur presque deux marathons de suite. C'est ça la grande difficulté, il n'y a que peu de répit. Bien évidemment, on peut, si on le souhaite, ralentir, prendre son temps et cela fait aussi partie de notre pratique. Mais si on veut être à l'avant course, la difficulté est vraiment très grande.
Si je devais donner trois conseils :
- Le premier : Ne surtout pas partir à fond !
Les premiers kilomètres sont particulièrement roulants, on se fait rapidement aspirer par l'ambiance. On rentre rapidement dans le rouge, sans trop s'en rendre compte. Et généralement, on le regrette vraiment à partir du 50ème kilomètre. A chacune de mes participations, j'ai perdu des places jusqu'au 2/3 de la course. Par la suite, et sans avoir à accélérer, j'ai toujours rattrapé ceux qui sont partis trop vite. Donc, on retient. Quand j'arrive à Buc (km 23) je dois être aussi frais qu'au départ. Si ce n'est pas le cas, alors, je ferai mieux de lever le pied.
- Le second : Se conditionner au fait que vous allez passer des "moments longs"
Ce que j'appelle des moments longs, ce sont ces instants de vie qui paraissent interminables : une ligne droite où l'on ne voit pas la fin, une côte qui paraît ne jamais terminer, une séquence de course ininterrompue pendant des dizaines et dizaines de minutes. Tous ces types d'instants sont réellement des défis mentaux, il faut être patient, ne pas s'énerver, ne pas perdre espoir, rester motivé. Et pour bien gérer cela, il n'y a pas de secret, il faut tout simplement se conditionner avant la course au fait que cela va forcément arriver et que c'est tout à fait normal. Une fois que l'on a compris cela, la gestion mentale de ces moments se fait beaucoup plus simplement.
- Le troisième : La course commence au ravito de Saint-Cloud, au 70ème kilomètre.
J'exagère à peine en disant cela. Pour moi, la course commence à ce moment-là dans la tête, pas dans les jambes (elles seront sûrement totalement cuites après les 70km que vous aurez effectué auparavant et après la montée du Fer à cheval qui vous mènera à ce dernier ravitaillement). Si je dis que la course commence là c'est parce qu'il reste 10km. Sur le papier ce n'est pas grand chose, mais en levant la tête, vous allez vous rendre compte que la tour Eiffel n'est pas simplement à quelques foulées. Ces 10km sont certainement les plus simples de la course techniquement parlant. Ce qui le rends très difficile c'est qu'ils sont très roulants et sur une surface dure. Pour réussir à reprendre une bonne allure, il est important d'en avoir gardé un peu sous le pied car sinon, en marchant, ces 10km peuvent être très longs. Mon conseil là-dessus : si avez l'occasion de repérer ces 10 dernières kilomètres pour avoir bien en tête la distance. C'est un gros plus.
Un dernier piège à éviter sur l'EcoTrail Paris :
Vous allez passer beaucoup de temps avec d'autres coureurs sur cette course. Parfois, vous allez trouver des personnes qui seront exactement dans le même rythme que vous et cela sera formidable. Mais le plus souvent, on se retrouve avec des personnes qui sont dans une forme différente que la vôtre et il faut surtout, absolument, éviter de prendre le rythme de quelqu'un d'autre. Très souvent, il vaut mieux se séparer : lever le pied ou partir devant, pour garder son rythme.
Il me reste à tous à vous souhaiter un très bon EcoTrail Paris. Profitez à fond de cette aventure, elle est magique !
PS : Petit jeu sympa que j'ai fait sur toutes mes participations : tenter d'arriver en bas de la tour Eiffel à xx h 55 min. Vous me remercierez plus tard ;)