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Rencontre avec Justine Birot, responsable Développement Durable de l'EcoTrail Paris®

Aujourd’hui, Justine nous explique son rôle au sein de l’EcoTrail Paris, la stratégie développement durable de l'événement et son engagement pour agir pour la planète.

          Pourrais-tu te présenter en quelques mots ?

Alors, je m'appelle Justine. J'ai toujours travaillé dans le domaine du sport que ce soit dans le marketing, la communication ou la gestion de projet.

J’ai découvert le milieu de la course à pied lors de la gestion de différents projets avec un grand nombre de participant(e)s. Dans la gestion de ces projets, j'étais hyper frustrée d'organiser des choses qui ne correspondaient pas du tout à mes valeurs et à ma manière de penser, notamment sur des enjeux d’éco-responsabilité qui étaient déjà présents dans ma vie à cette époque.

Entre temps, le confinement est arrivé et ça a vraiment renforcé mon intérêt pour le développement durable. J'ai pris conscience de l’enjeu et c'est là que j'ai commencé à me former sur des sujets plus techniques. J’ai ensuite eu la possibilité d’intégrer l’EcoTrail Paris® et de travailler sur cette problématique.

Donc j’ai toujours eu cette appétence pour le développement durable et aujourd’hui, j’ai la chance d’en faire mon métier. Je continue de me former pour proposer des actions qui permettent d’être toujours plus éco-responsable.

 

Quelle est la stratégie de l’EcoTrail Paris® en termes de développement durable ?

Je pense qu’il faut vraiment différencier deux points principaux : les actions de terrain et la sensibilisation. Comment moins polluer et avoir le moins d’impact sur l’environnement, c’est la partie terrain. La sensibilisation, c’est voir comment sensibiliser la communauté de l’EcoTrail Paris®, soit 14 000 coureurs et coureuses et 800 bénévoles. C'est quasiment aussi important que la réduction de notre propre empreinte carbone parce que les mesures qui sont mises en place fonctionnent déjà très bien. Ça fait longtemps que nous sommes des pionniers dans ce domaine. Maintenant, l'enjeu est de savoir comment le communiquer, comment on peut entraîner des gens à avoir des pratiques plus éco-responsables dans leur vie quotidienne et de faire prendre conscience des enjeux qui sont devant nous.

Donc notre stratégie s’articule autour de 7 piliers.

1.       L’éco-mobilité

Cette partie va concerner tout le transport, c’est-à-dire quel moyen utiliser pour venir sur l’événement et comment rendre ces déplacements les plus propres possibles. A terme, l’objectif c’est que plus personne ne vienne en avion.

2.       La valorisation du patrimoine

On est conscient que l'on ne sera jamais neutre sur l'environnement. Nous allons forcément avoir un impact sur les endroits où nous passons sur la biodiversité et les sites naturels. Donc, on est très attachés au fait de réhabiliter les sites par lesquels on passe en contribuant financièrement à la réhabilitation de ceux-ci.

3.       La restauration

C’est le pilier clef aussi cette année car nous souhaitons transformer notre alimentation avec des produits locaux, bio et de saison. On préfère travailler en local et en direct avec les producteurs, ça aura moins d’impact carbone que du bio venant du Brésil.

4.       Sport, santé et solidarité

Quand on parle de développement durable, c'est prendre en compte l'écologie, mais aussi le développement social. C’est donc rendre accessible l’événement pour un maximum de personne.

5.       Carbone : eau, énergie, déchets

Il y a déjà un gros travail qui a été fait depuis 2015 sur le tri des déchets et on a été pionnier en mettant en place un compost de biodéchets, c'est-à-dire les peaux de banane, tout ce qui est alimentaire. On travaille avec une société qui s'appelle Moulinot qui récupère tout ça et qui en fait un compost pour valoriser les déchets. Ça va de pair aussi avec l'interdiction des bouteilles en plastique par exemple.

6.       La sensibilisation

Cette année l’action forte c’est notre partenariat avec MyCo2 développé par Carbone 4, la référence en termes de conseils de stratégie développement durable. Donc, nous allons travailler avec eux pour sensibiliser nos participant(e)s et bénévoles.

7.       Les achats responsables

On essaie maintenant de relocaliser nos achats et surtout de travailler avec les acteurs de l'économie sociale et solidaire.

 

Quels sont les objectifs éco-responsables que l’EcoTrail Paris® souhaite atteindre dans les années à venir ? Quelles sont les actions qui pourraient permettre de les réaliser ?   

Nous avons différents objectifs. Tout d’abord, on souhaite relocaliser un maximum d’achats avec les moyens que nous avons. On a aussi la volonté de devenir une vraie plateforme de sensibilisation et de pouvoir mobiliser tout au long de l'année. Nous cherchons aussi à réduire notre impact carbone en utilisant des générateurs électriques d’énergie verte. Enfin, nous voulons nous rapprocher des maisons de sport santé pour vraiment inscrire l’EcoTrail Paris® dans le parcours de reprise d’une activité physique.

 

Quels efforts fais-tu au quotidien pour protéger la planète ?

Alors, je pense qu'il y a beaucoup d'actions au quotidien qu’on peut tous et toute faire. Je vous invite fortement à participer à une conférence MyCo2 qui donne des astuces sur comment on peut avoir un réel impact. Aujourd’hui, il y a beaucoup d'idées reçues, par exemple sur le tri ou le zéro déchet. C’est très à la mode et c'est très bien. Il faut le faire, mais ce n'est pas ça qui va avoir le plus d'impact pour réduire nos émissions. Aujourd’hui, si on veut avoir un réel impact, ça va être par la mobilité, par exemple, moi, je me déplace à vélo. J'ai la chance d'être à Paris et de pouvoir me déplacer facilement, sans voiture, sans scooter. J’essaie aussi de moins prendre l’avion. Par exemple faire un week-end à New York, ce n’est pas envisageable. Si on part, c’est pour une plus longue durée et qu’on a réfléchi à un voyage et qu’on sait l’impact que ça va avoir de prendre l’avion. J’essaie de me limiter à prendre l’avion une fois par an. Et évidemment, j'ai une alimentation de saison de préférence bio et qui viennent d'Ile-de-France. Aujourd’hui, si on est à Paris, il y a beaucoup de magasins qui existent, qui mettent en relation directement les producteurs et productrices avec les consommateurs et consommatrices. Donc, je préfère favoriser mes achats d'une économie que je trouve plus vertueuse que d'aller chez de grandes enseignes.

 

Un conseil à donner à celles et ceux qui souhaitent agir chaque jour pour l’environnement ?

Le meilleur conseil c'est premièrement "Renseignez-vous" car c'est important d'avoir conscience des enjeux. Et secondement, "Parlez-en". Aujourd'hui, si on veut que ça puisse bouger, si on est convaincu qu'il y a urgance climatique. C'est vraiment important d'en parler autour de soi. Et je pense que c'est pour ça que j'ai choisi de travailler uniquement dans ce secteur-là. Ma réponse à cette urgence, c'est de sensibiliser un maximum. Plus on en parlera, plus il y aura des personnes mobilisées et plus les choses pourront évoluer. Parce que même si chacun fait beaucoup d'efforts, ce n'est pas comme ça qu'on pourra vraiment avoir des actions importantes sur les émissions. Ca va être aussi par des actions des gouvernements, des entreprises, etc.. Il faut que tout le monde soit mobilisé dont il faut sensibiliser un maximum.