Toujours inattendu, Julien a l’art de semer le trouble. Lui qui a été, dans les années 90, un dingue de funboard, a choisi la banque pour métier. Et, le trail running comme sport préféré. Le marathon dans un premier temps pour ne pas se transformer en quadragénaire désespéré. Puis le trail, pour ne pas céder aux diktats du chrono.
L’histoire
Julien est aujourd’hui un ultra-trailer qui, en sept ans de pratique, a fait des choix de course jamais complaisants ni faciles. Un grand besogneux assoiffé d’aventure et de dépassement de soi. Un doux rêveur en lutte contre… l’âge. « Si je me suis inscrit au marathon de Paris en 2011, c’était avant tout pour me prouver à moi-même mais aussi à mes proches que je n’étais pas encore un vieillard croulant. » Les défis se sont ensuite imposés naturellement. Et même si Julien dit qu’il est parfois difficile de concilier ses fantasmes de montagne (ou plutôt de dénivelé) et sa vie parisienne. Il a, au fond, trouvé le bon compromis. Même si pour cela le quadra doit s’inventer des petites mises en scène. Au quotidien, il fréquente donc davantage les salles de sport que les bars de nuit. Ses déjeuners, deux fois par semaine, le business man les consacre à ses entraînements dans le bois de Boulogne. Et ses week-ends, sont largement dédiés à la course à pied. Le samedi, Julien met son réveil aux aurores pour partir courir quand tout le monde dort y compris son téléphone. Ca, c’est pour les sorties longues. Et le dimanche ? Pas mieux pour lui que d’aller trottiner en famille dans les bois avec son épouse et leurs deux filles Capucine et Olympe, 12 ans et 9 ans. Histoire de « ne pas s’isoler car c’est le plus grand risque auquel on se confronte en pratiquant intensément ».
80 km la tête dans les étoiles
Pour Julien, la course à pied vaut tous les antidépresseurs du monde. « Ce sport m’énergise. Il m’euphorise. Je m’en sers dans mon job pour préparer des rendez-vous, régler des gros dossiers, anticiper mes semaines ». De là, à dire que la course à pied l’obsède, il n’y a qu’un pas. Même s’il s’en défend. Julien gère ses courses avec cette incontestable maîtrise qui repose sur des codes bien particuliers. Ses prépas frôlent la perfection. Cardio, renforcement musculaire, visualisation… rien n’est laissé au hasard. Peu importe l’épreuve…
C’est ainsi qu’il a déjà vaincu la Saintélyon, les Templiers ou le grand Raid du Morbihan. Et tous les formats de l’EcoTrail. « Cette course, c’est un rituel. Et même l’un de mes plus beaux souvenirs de course à pied ». En 2015, Julien a en effet terminé pour la première fois le 80 km. « J’ai monté les marches de la Tour Eiffel alors qu’elle s’illuminait. La tête dans les étoiles… ». Un vrai rêve pour le trailer. Et un avant goût de l’émotion que Julien devrait retrouver à l’UTMB en août prochain. L’objectif qu’il va relever en courant de nouveau le 80 km de l’EcoTrail. Mais en l’intégrant en sortie longue dans sa prépa. Un challenge qu’on lui souhaite de finir en apothéose avant de trouver le défi qui lui fera digérer l’approche de la cinquantaine.